Les évolutions fondamentales du processus urbain, décrites dans le précédent article, ont de la sorte fait évoluer les enjeux des outils urbains que nous avions l’habitude de pratiquer en tant qu’urbaniste. Aujourd’hui, la nouvelle dimension dynamique semble impérative.
Tout d’abord, la multiplicité des acteurs, des temps et formes d’échanges nécessitent des outils qui permettent d’intégrer et d’illustrer les prises et échanges d’informations, les idées, les envies, les questions, les propositions, les contradictions acceptées comme chemin vers la pertinence, les propositions invalidés. La traçabilité du cheminement de la vision commune est nécessaire comme elle permet à tout intervenant d’intégrer à tout moment la réflexion collective.
Les outils de représentation du projet eux aussi évoluent. La considération de multiples temporalités imbriquées du développement urbain implique une multitude d’actions et d’intervenants dont les enjeux et les relations fabriquent la vision du territoire. Ces processus de mise en œuvre ne peuvent se construire ni s’illustrer par des images finies et figées et appellent là aussi à un mode dynamique.
Enfin, la population n’ayant pas encore l’habitude d’être sollicitée dans le cadre de l’évolution de l’environnement urbain dans lequel elle interagit pourtant, la mobilisation, garante d’une véritable vision partagée et co-construite, est devenue un enjeu majeur. Aussi l’outil de projet urbain doit-il non seulement être accessible à tous, mais au-delà, être attractif, pédagogique, sans ôter son caractère technique.
Ces nouvelles finalités de processus ont engendré l’apparition de nouvelles formes d’outils dans le contexte d’études ou de projets urbains, comme le workshop, le plan augmenté, la préfiguration ou encore la valorisation du diagramme.
Ces outils, même s’ils ne sont pas encore généralisés, font déjà apparaître des problématiques spécifiques dans leurs usages (coordination, progression par feed back, interprétation des données narratives…), et donc il est du rôle de l’urbaniste de s’interroger sur les enjeux des outils émergeant de sa propre pratique.