Urbanisme et efficience = l’interprétation du nombre

#Planification paramétrique

Grille numérique et développement stratégique urbain
En 2010 l’expérience d’échange des ateliers urbains de Cergy a été l’occasion de découverte d’un autre mode de procédé dans la vision de développement urbain : la définition numérique du fonctionnement des villes par une grille de critères quantifiés de l’échelle de la population au nombre de bâtiments remarquables.
L’atelier concernait Cao Lanh, commune du  Sud du Vietnam, qui se trouvait au cœur d’une volonté nationale planifiée de renforcer le développement du delta du Vietnam: Cao Lanh possède 10 ans pour passer de ville de 3ème catégorie à ville de 2ème catégorie qui correspond au rang du rayonnement attendu.

RVB de basecartes des limites administratives de Cao Lanh et ambitions

La grille de critères intervient  donc pour définir le statut de la ville ; une ville de 2ème rang correspondant à l’obtention de 70 à 100 points, mais aussi comme aide dans l’organisation du développement du territoire.
En effet, la grille fonctionne comme suivant : 46 critères ont été déterminés, auxquels sont associés des unités puis des quantités références qui permettent alors de définir un certain nombre de points.
tableau-couleurs-2extrait de la grille de critères traduite en français

Par exemple, le nombre d’établissements culturels est un des critères d’évaluation du statut de la commune. Cao Lanh possède actuellement 3 établissements culturels, or si à terme cette commune en développe 6 à 10, elle pourra obtenir 0,7 à 1 point nécessaires pour passer de l’actuel total de 51 points à la tranche 70/100. Pour obtenir le nouveau statut, Co Lanh peut cibler de développer le revenu par personne et par an comparé à celui du pays, la part des services publics dans le transport de voyageur, le nombre, ou la quantité plutôt d’espaces verts estimés en m² par habitant, le taux de voies à caractères urbains…

Abstraction et imaginaire
Nous n’avons pu savoir l’origine de cette quantification, sa construction, sur quel modèle de villes elle se basait, sur quel mythe, si elle résultait d’une analyse comparative de villes existantes ou idéalisées, et quels avaient été les critères fondateurs qui faisaient émerger aujourd’hui une lecture purement technique du monde urbain qui vise une efficience.

Abstraction et nécessaire complexité
La lecture par la quantification de système urbain constitue un outil guide qui peut, justement du fait de son abstraction, permettre de développer de nouveaux systèmes ou permettre l’adaptation et la déclinaison.
Mais elle peut aussi s’avérer dangereuse lorsqu’elle n’est pas réinterprétée et appliquée sans imbriquer des dimensions contextuelles, historique, géographique, paysagères, sociales, humaines. Une planification froide, qui peut paraitre efficace en terme de gestion, mais au final  inhumaine car sans histoire, sans poésie.

Du sensible dans l’efficience
Cette expérience fait écho au développement actuel de notion de ville efficiente, de smart city, de gestion de données et à l’attention qu’on doit porter à cette interprétation de l’efficience et dons des TIC, dans une complexité urbaine où la notion de sensibilité doit aussi trouver sa place dans l’efficience.

Smart-Cities-Header_originalillustration extraite du blog Smart-Citizen-Research-What is Smart in Smart City

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